Un transport pas comme les autres
Voilà, voilà….
Nous voilà parti à 5h30 du matin pour aller tenter de charger cette jument avant les grosses chaleur et l’agitation des activités qui commence à 8h dans ce poney club. 6h30, on arrive sur place… au box, à côté d’un papy, une jolie jument curieuse attend. Ses nouveaux propriétaires l’ont déjà bien sociabilisée. Licolée, sortie (éclair) du box, arrivée sur le parking…effectivement la jument ne connait rien…voici une jument pur-sang de 8 ans mais avec le comportement d’un poulain de 3 mois.
Nous ôtons les séparations, ouvrons les portes arrière et avant afin de pouvoir éviter un quelconque accident dû au stress.
Je monte dans le van, la jument tremblante, montera aussi mais qu’une seconde car elle ressortira aussitôt par devant. On referme alors la sortie avant… on essaye de l’avoir plus ou moins calme à l’arrière du van, elle est à l’écoute mais continue de trembler de plus belle…au final, nous renonçons à forcer pour la charger.
La mettre dans le van est un chose, mais l’enfermer, pour rouler, en tenant compte de tous les différents bruits, etc…ne fera que de l’effrayer et dans ces conditions, l’accident serait fort possible …il faut faire différemment.
Premièrement, la sédater pour que le chargement et le transport se fasse dans les meilleures conditions possibles pour elle.
Nous pensons qu’un gros camion serait alors l’idéal, ainsi elle pourrait voyage dans un espace plus spacieux, sécurisé par des stalles. Celui-ci nous fera faux bon.
Nous optons alors pour une remorque 3 places et aussi lui trouver une « référence » pour la rassurer. Son pote de box, le papy de 27 ans, déjà retraité, serait l’idéal ! Le propriétaire de l’établissement accepte de nous le céder. (et voilà le 448ème coco du Refuge )
Ce matin, 9h, rendez-vous avec le vétérinaire (super sympa), qui sédate Brume. Nous la sortons alors du box (toujours version éclair), traversons le couloir de l’écurie, ce qui est déjà pour elle une sacrée étape. Nous chargeons le papy, en oblique, séparation fermée, un joli filet à foin l’attend. Brume est devant la rampe, calme, mais pas motivée à monter. A 3, entre une longe aux fesses, une longe qui lui tient la tête mais depuis l’intérieur du van, à l’abri derrière le papy, et une corde pour lui tirer gentiment les antérieurs... cela aura duré 15 minutes, Brume est montée, et dans le calme, nous la détachons et la laissons libre. Brume ira coller sa tête auprès de Cachou.
Portes et volets fermés… c’est bon elle y est ! Le véto lui refera une sédation pour assurer la totalité du voyage.
Après 45 minutes de route, on décharge presque tranquillement, un petit saut de la rampe mais pour un « poulain », c’est normal (lol)
Voilà, Brume, aux côtés de Cachou, va pouvoir se réveiller et découvrir sa nouvelle vie.
Après toutes ces années au box, le ciel bleu est enfin la….
Nous avons discuté avec l’ex propriétaire de Brume qui a complétement reconnu s’être fait dépasser par les évènements, entre trop de travail, cessation d’activité de l’élevage, mise en route de son poney-club, et surtout n’a pas pris le temps au bon moment pour Brume. Cette jument née chez lui, qui a toujours été spéciale, était protégée par sa mère qui ne respectait ni l’humain ni les clôtures. Il en a pris peur suite à ces vives réactions. Depuis des mois, D et E. lui ont donné amour et apporté ce qu’ils ont pu. Ils ont décidé de la mettre dans une pension où les pâtures sont grandes, la vie en troupeau prédomine et où il fait bon vivre pour un cheval. Mais avant tout quelques semaines d’adaptation et d’observation !
Quel plaisir de partir en regardant ces 2 chevaux brouter paisiblement….