HISTOIRE D’ÂNES…OU D’ÂNERIES ?

HISTOIRE D’ÂNES…OU D’ÂNERIES ?
Il est des expériences incroyables et d’autres déconcertantes. Les faits qui suivent font partie de la deuxième catégorie.
En 2018, Mme X demeurant dans un département voisin sollicite notre aide pour les cinq ânes dont elle est propriétaire. Notre soutien consiste en la remise en état de l’abri extérieur dans lequel logent les ânes et qui tombe en ruine ainsi que la prise en charge des soins de parage pour les animaux. Le Refuge envoie alors deux collaborateurs qui passeront quatre après-midis à restaurer l’abri et prend en charge financièrement deux factures relatives aux soins des sabots.
En janvier 2020, le Refuge reçoit un courrier désespéré de cette même personne, dont la situation de vie et de santé s’est grandement détériorée, afin de placer ses ânes et ce provisoirement . Nous avons sans retard activé nos réseaux pour intervenir, mais en vain ; aucun famille d’accueil ne se manifeste. Nous informons alors Mme X qu’il sera très difficile de trouver un hébergement pour les cinq ânes ensemble et surtout provisoirement. A cet égard nous lui indiquons que le Refuge n’intervient pas pour des situations provisoires mais que compte tenu de sa situation précaire nous avons consenti à une exception.
Or, en août 2020 Mme X sollicite notre intervention urgente car elle est en voie d’expulsion de son domicile. Darwyn réactive ses réseaux et trouve un hébergement pour les cinq ânes dans une famille. Le Refuge , en présence de Mme X, transportera les animaux dans leur nouveau site. Malheureusement les ânes ne resteront pas dans le lieu en raison de désaccords profonds concernant les infrastructures existantes. C’est ainsi que ces cinq ânes seront hébergés depuis le 6 octobre au Refuge de Darwyn en l’attente d’un nouveau placement. Les soins de pieds n’ayant pas été faits depuis 2018, le maréchal interviendra et non pas sans peine.
Mme X a libre accès au Refuge pour rendre visite aux ânes dont elle ne peut plus s’occuper, ni financièrement, ni physiquement pour raison de santé.
Durant ces visites au Refuge et les divers contacts avec elle nous lui répétons qu’il est quasi impossible de placer des animaux de manière temporaire et que compte tenu de sa santé défaillante il ne lui sera plus possible de s’occuper correctement des ânes quand bien même sa situation financière s’améliorerait. Sans oublier que les ânes ont une moyenne d’âge de 15 ans, leur espérance de vie étant de 35 ans minimum, 20 années en tout cas sont à prévoir pour gérer, à tous niveaux, ces 5 équidés.
Nos propos n’induisent aucune réflexion chez Mme X qui se contente de dire qu’elle est propriétaire des ânes et veut les reprendre. Pour les remettre sur le terrain duquel elle a été expulsée en août 2020 ?
C’est ainsi, que le Refuge reçoit en octobre 2020 une mise en demeure de Mme X de restituer les animaux. Respectueux du droit,, Darwyn ne peut être que le spectateur du départ des cinq ânes (le vendredi 13 novembre) dans des conditions qui porteront sans nul doute atteinte à leur santé et leur bien-être. Il va de soi que les frais induits par les soins et l’hébergement des animaux seront pris en charge par le Refuge afin que les animaux n’en pâtissent pas.
Dans ce dossier, le Refuge s’est soucié d’abord du bien-être des animaux que des questions de procédure, faisant confiance à Mme X dont la détresse nous a touché.
Nous regrettons bien évidemment l’obstination de Mme X à ne pas vouloir prendre conscience de la situation dans laquelle elle met les ânes compte tenu de ses difficultés personnelles. Tant d’égoïsme et d’irresponsabilité nous laissent pantois et suscitent notre inquiétude pour le devenir de ces cinq ânes.
Anouk THIBAUD